PURSUIT OF PERFECTION
1.
Baisse de prix de certains produits sur le marché mondial : aucune répercussion sur les prix en Haïti
Pour ce mois de mars, les prix de certains produits ont considérablement chuté sur le marché mondial. Des pays exportateurs de céréales comme le Brésil, l’Argentine, les États-Unis et la Russie ont augmenté leurs récoltes ainsi que les exportations, malgré les conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur l’économie mondiale. Cette détente des prix n’est pas constatée sur le marché haïtien en raison du climat d’instabilité et la situation sécuritaire du pays qui s’aggrave de plus en plus, depuis des mois.
Au niveau des marchés publics de Port-au-Prince et à travers les rues, des marchands ambulants ont repris leurs activités habituelles. « 100 goud sachè espageti a, 100 goud [100 gourdes, le paquet de spaghetti] », voilà la proposition de ceux qui veulent attirer l’attention de la population sur une quelconque baisse de ces produits sur le marché mondial. « Au niveau des magasins, on constate une détente dans le prix de la farine et de certains produits. Le prix du paquet de spaghetti a baissé. Autrefois, le paquet coûtait 150 gourdes, aujourd’hui à partir de revient. Cependant, cette baisse de prix constatée dans le cas de certains produits, dont la farine et le spaghetti, ne concerne pas d’autres produits comme le maïs, le riz et l’huile de cuisine. Jeannette, une commerçante de la place, explique : « le bocal de nourriture pour bébé, qui coûtait autrefois 22 gourdes, est désormais à 100 gourdes. On doit payer un sac de riz à 4 350 gourdes, un gallon d’huile se vend à plus de 2 000 gourdes, un sac de sucre coûte plus de 4 000 gourdes (...) Se nourrir ici est un casse-tête et les activités fonctionnent au ralenti au niveau des marchés publics, en raison de la crise du pays. Nous sommes livrés à nous-mêmes ».
2.
Assassinat de Jean Léopold Dominique : 23 ans après, justice n’est toujours pas rendue
3 avril 2000-3 avril 2023. 23 ans après l’assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique, justice n’est toujours pas rendue. À l’occasion du 23e anniversaire de cet acte odieux, l’Association des journalistes haïtiens (AJH) et S.O.S journalistes dénoncent le règne renforcé de l’impunité et exigent que les autorités judiciaires assument leurs responsabilités. « 23 ans après, l’Association des journalistes haïtiens critique les différents gouvernements qui se sont succédé au pouvoir et qui n’ont rien fait pour que justice soit rendue aux victimes de ce double assassinat, en l’occurrence Jean Léopold Dominique et le gardien de Radio Haïti Inter ». SOS journalistes « condamne cette scandaleuse impunité qui doit cesser, car elle alimente grandement la corruption et l’insécurité ayant déjà fait tant de victimes au sein de la population ».
3.
195 cas d’homicides pour le mois de mars, selon OCNH
Le nombre d’homicides a connu une croissance considérable par rapport aux autres mois, suivant le rapport de l’Organisation citoyenne pour une nouvelle Haïti OCNH, qui dit avoir recensé 195 cas d’homicides pour le mois de mars. Parmi ces cas, on décompte 10 femmes, 10 enfants et 4 agents de force de l’ordre. Le département de l’Ouest arrive en tête de liste.
« Au fil du temps, Haïti semble s’est transformé en une véritable jungle. Pour certains, y vivre est devenu un acte de foi ou de résignation. Le constat est presque unanime, Haïti poursuit sa descente effrénée aux enfers », lit-on dans le document. Dans ce troisième bilan, l’OCNH a mis l’accent sur la dégradation du climat sécuritaire qui sévit dans le pays, qui est marqué par les nombreuses tueries, de viols, de vol et de kidnapping qui se sont multipliés. Un accent est mis sur les guerres des gangs causant de nombreuses victimes dans les rangs de la population.
De plus, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti décrit, dans son rapport, une réalité plus préoccupante que celle du mois écoulé en raison du nombre de cas d’homicide de ce mois-ci qui fait état de 195 cas de meurtre sur une période allant du premier au 31 mars. Parmi lesquels on trouve 10 femmes dont une femme enceinte, 10 enfants dont 6 filles, 1 nouveau-né de 8 jours, 3 policiers, un agent des forces armées d’Haïti et un étudiant.
Ainsi, L’OCNH indique que le Sud-Est, l’Artibonite, le Centre, le Sud et l’Ouest sont les cinq départements qui ont le plus de cas d’homicides, avec l’Ouest qui garde la tête de la liste avec un pourcentage de 88,2 % des cas, en raison du nombre de groupes de gangs qui ne cessent de commettre des exactions dans les différentes communes de la zone métropolitaine.
